[Thomas a. Kempis]. De Imitatione Christi. Libri quatuor, Ad Manuscriptorum ac primarum editionum fidem castigati, & mendis plus sexcentis expurgati. Recensuit J. Valart, Acad. Amb. Dissertationemque de ejusdem operis auctore addidit. Nova editio. Paris, J. Barbou, 1764. In-12 de XI, [1], 417, [3] pp. Frontispice et 4 gravures hors texte en taille douce de Longueil d’après Mariller, marque d’éditeur en page de titre, bandeaux, culs de lampe. Plein chagrin noir début XIXe, triple filet à froid sur les plats, dos à 4 nerfs orné de filets et de caissons à froid avec le titre doré, filet doré sur les coupes, roulette dorée sur les chasses, toutes tranches dorées.
Marque de provenance manuscrite au recto du frontispice : « Ce livre a appartenu à Msgr Benoit Flaget, Evêque de Bardstooyn en Amérique : il l’a oublié à son passage à Besançon en 1838. il s’en est seulement apperçu à Lauzanne et là jai pu lui dire avec bonheur que quoiqu’il y tint beaucoup, moi, je tenais encore plus à m’en croire dès lors le possesseur. / Besançon, le 21 janvier 1839 / Thiébaud / Ch. Secret. »
Benoît Joseph Flaget est né à Contournat, près de Clermont-Ferrand, le 7 novembre 1763. Ordonné le 1er juin 1788, il fut prêtre saint sulpicien, il enseigna la théologie à Nantes pendant 2 ans, et dirigea un séminaire à Irrite, en Anjou, jusqu’à la révolution. Parti en Amérique comme missionnaire en 1792, à Fort Vincennes, dans l’Indiana, il contribue à la diffusion du catholicisme. Il aurait déclaré : « Un missionnaire américain doit être capable de se nourrir de rien et de le cuisiner lui-même. » Il enseigna ensuite à l’Université de Georgetown de 1795 à 1798. Après un séjour de 1795 à 1798 à Cuba, où il contracte la fièvre jaune, il retourne à Baltimore et est nommé évêque de Bardstown (Kentucky) en 1808, devenant ainsi le deuxième évêque des Etats-Unis d’Amérique. Le diocèse de Bardstown était le plus grand diocèse jamais formé aux Etats-Unis comprenant une superficie de 10 états, dont entre autres le Kentucky, l’Ohio, le Tennessee, le Michigan, l’Indiana. Aujourd’hui ce secteur comporte 35 diocèses. Il meurt le 12 février 1850. Son corps repose dans la cathédrale de Louisville (Kentucky) dont il fut l’évêque de 1841 à sa mort.
Victor Joseph Thiébaud (4 septembre 1799 Pontarlier – 1892 Besançon) fut ordonné prêtre en 1822, curé d’Ougney jusqu ‘en 1829, secrétaire adjoint de l’archevêché vers 1830, puis chef de secrétariat. Il fut membre titulaire du chapitre en 1844. Personnage haut en couleur et contestataire, il fut un homme à la plume facile, pamphlétaire redoutable, et a surtout alimenté la controverse liturgique pour défendre les idées romaines contre les opinions gallicanes du cardinal Mathieu, archevêque de Besançon. On ne compte pas moins de 27 œuvres polémiques, comme par exemple la Crise nouvelle du bisontinisme agonisant, Besançon, 1864, in-8°. (M. Roche – Michel Vernus : Dictionnaire biographique du Département du Doubs, Arts et littératures, Lons-le-Saunier, s.d. [1997 ?], pp. 460-461 ; Emile Fourquet : Les Hommes célèbres et les personnalités marquantes de Franche-Comté du IVe siècle à nos jours, Besançon, Séquania, 1929, p. 423)
Cette édition proposée par l’abbé Valart en 1758 connut un grand succès : 4 rééditions en vingt ans (1760, 1764, 1774, 1778) ; l’ouvrage contient des extraits de Fontenelle et de Leibniz au verso du titre, une préface, 4 pages de prières, une table, un dictionnaire de mots latins dont le sens diffère des auteurs classiques, un index, un catalogue des prières contenues dans l’ouvrage, une « Dissertation sur l’auteur de l’Imitation, revue & considérablement augmentée » (pp. 385 à 417), des « passages tirés des livres de l’Imitation, d’où l’on peut tirer quelques lumières touchant l’Auteur. » Imprimé avec les caractères de M. Fournier le jeune.
Notre texte a été suivi par Didot en 1789 et par Bodoni en 1793, dans son édition de luxe. « L’abbé Valart [Frévent 1698-1781] joignit à son édition une dissertation française sur l’auteur de l’Imitation, elle est toute en faveur de Gersen. C’est contre cette dissertation que sont dirigées celles du P. Géry, abbé de Sainte-Geneviève, imprimée en 1758, in-12 ; de l’abbé Ghesquière, publiée par l’abbé de Saint-Léger, en 1775, in-12 ; du P. Desbillons, à la tête de l’édition latine de l’Imitation, Mannheim, 1780. » (Augustin de Backer, Essai bibliographique sur le livre de Imitatione Christi, Liège, L. Grandmont-Donders, 1864. p. 24). La question concernant l’attribution de cet ouvrage est toujours ouverte ; dans son ouvrage De l’ « Imitation de Jésus-Christ », Paris, Cerf, avril 2002, Brian McNeil prend lui aussi position pour l’attribution de ce texte anonyme à Jean Gersen, abbé bénédictin de la première moitié du XIIIe siècle.
Cohen, 510 ; Backer, 386-392.
Note manuscrite d’une autre main sur la page de garde inférieure indiquant des références d’un livre et datée : « avignon-Maurèze / le 20 8bre 1841. »
Coiffe supérieure arasée, plats frottés et épidermés, légères usures aux coins ; mouillure sur le frontispice et la 1ère gravure. Bon état général.
1 400 €