La Prusse galante ou Voyage d’un jeune Français à Berlin. Edition clandestine fort libre.

La Prusse galante

 

[Claude-François-Étienne, baron Dupin ou Rousseau Jacquin ?]. La Prusse galante ou Voyage d’un jeune Français à Berlin. Traduit de l’allemand, par le docteur Akerlino. A Coïtopolis, et se trouve à Berlin et à Paris, chez les marchands de Nouveautés, an 1801. In-12 de 166 p. Frontispice érotique gravé. Reliure muette postérieure à la Bradel en cartonnage beige marbré.

La Prusse galante

Édition clandestine peu commune de ce fameux roman érotique mis à l’index en 1825. Attribuée au baron Claude-François-Étienne Dupin (1767-1828), premier préfet des Deux-Sèvres et conseiller maître à la cour des comptes, publiée par l’imprimeur parisien Rousseau Jacquin, à qui certains bibliographes, tel Barbier, en attribuent la réelle paternité : « Peut-être M. Jacquin n’aurait-il pas été étranger à cette production érotique, qu’il attribuait à l’un des ouvriers de son imprimerie », notre édition se distingue d’une édition officielle parue simultanément chez le même éditeur associé à Desenne, Duprat et Mareschal, par son frontispice et des chapitres beaucoup plus audacieux.

La Prusse galante

Citons, entre autres, la « partie galante » du chapitre XV, où le héros s’imaginait avec son amoureuse Julienne afin de trouver la vigueur nécessaire pour satisfaire ses deux compagnes dont la baronne de Culamon, « femme d’environ quarante ans, dont le large embonpoint annonçait l’opulence ».

La Prusse galante

Citons également la tentative de défloraison non consentie que le baron de Liébentwal fit subir à Julienne, jeune vierge qui, « ne pouvant faire autrement, [avait] laissé prendre l’endroit par où [elle] croyai[t] être déshonorée le moins » (p. 155).

La Prusse galante

L’ouvrage, traduit en allemand, paraitra l’année suivante, toujours anonymement, à Coblentz sous le titre Das galante Preussen, oder Reise eines jungen Franzosen nach Berlin. Aus dem Franzosischen.

Barbier, Anonymes, 15035 ; Drujon, Ouvrages poursuivis, p. 333 ; Gay, III, 882.

Le relieur n’a pas conservé le faux-titre, et la table des chapitres semble manquer à cette édition clandestine ; accroc sans manque avec lacune d’impression pp. 57-58 qui ne gêne en rien la compréhension du texte, déchirure au dernier feuillet habilement restaurée, des rousseurs ; petit accident à la coiffe tête.

Rare roman fort libre, édition clandestine dans une reliure des plus discrètes qui soit, tout aussi clandestine.

La Prusse galante

                                                                450 €