« L’Histoire des plus fameuses courtisanes », aux armes de « la Putain du Roi », la comtesse de VERRUE, la fameuse « Dame de volupté »

Comtesse de Verrue

 

Comtesse de Verrue

 

[Catherine Durand Bedacier]. Les Belles Grecques, ou l’Histoire des plus fameuses courtisanes de la Grèce. Et Dialogues nouveaux des galantes modernes. Volume orné de Figures en taille douce. Augmenté de deux Pieces de Poësies du même Auteur. Paris, Pierre Prault, 1713. In-12 de [12], 356 pp. ; 4 pp. du catalogue du libraire. 4 gravures hors texte. par Crépy. [Relié à la suite, du même auteur] La Vengeance contre soy-même, et le Chat amoureux. Contes en vers, par M. D***. Sans lieu ni nom, 1712. 24 pp., [2] pp. d’errata. Pleine basane fauve persillée de l’époque, dos à 5 nerfs richement orné, lion du blason en queue, pièce de titre en maroquin fauve, armes dorées sur les plats surmontées d’un supra-libris, roulette dorée sur les coupes, tranches rouges.

Comtesse de Verrue

Nouvelle édition des Belles Grecques publié en 1712, augmentée des deux pièces de poésie en édition originale, avec leur propre page de titre.

Comtesse de Verrue

Caroline Durand BĂ©dacier, romancière morte Ă  Paris en 1736, a laissĂ© plusieurs ouvrages « qui ne manquent pas d’intĂ©rĂŞt Â», selon Hoefer. Les « plus fameuses courtisanes de la Grèce Â» sont Rhodope, Aspasie, LaĂŻs et Lamia, illustrĂ©es par les gravures de Jean CrĂ©py (1660-1739), dessinateur, graveur, Ă©diteur et marchand d’estampes. Fils d’un maĂ®tre rĂ´tisseur parisien, il grave et Ă©dite des images (jeux, cartes, portraits) au plus tard Ă  partir de 1694. Leblanc lui attribue 35 planches. Il se retire Ă  la mort de son Ă©pouse Marie-Vincente-RenĂ©e Chartier (avril 1731) et revend une partie de son fonds Ă  ses deux fils Louis (169.-1760) et Étienne-Louis (après 1706 – après 1759). (Benezit, tome III, p. 268). La Vengeance contre soy-mĂŞme est tirĂ© des Cent Nouvelles Nouvelles, et le Chat amoureux est un charmant conte moral sur les fâcheuses consĂ©quences de la galanterie.

Aux armes de Jeanne-Baptiste d’Albert de Luynes, comtesse de Verrue (1670-1736) et au supra-libris de Jean-Baptiste Glucq, seigneur de Saint-Port (1674-1748). Cote de bibliothèque manuscrite au contre-plat « Romans 237 & ch. Â»

La provenance est piquante ; la comtesse de Verrue Ă©tait fameuse pour ses liaisons amoureuses, notamment avec le duc de Savoie, encouragĂ©e par Louis XIV Ă  devenir sa maitresse. Elle finit par s’enfuir de Savoie avec ses deux frères pour se rĂ©fugier dans le couvent de sa tante, rue du Cherche-Midi. Puis, après avoir vĂ©cu recluse pendant plus de trois annĂ©es Ă  la demande de son mari, « l’excentrique comtesse de Verrue rĂ©apparut dans le monde et s’Ă©prit alors d’un baron de fraĂ®che date, Jean-Baptiste Glucq dit de Saint Port puissamment enrichi aux Gobelins » dit Saint-Simon, qui avance qu’elle l’Ă©pousa secrètement, ce qui n’a jamais Ă©tĂ© prouvĂ©. Il l’évoque en ces termes : « Saint-Port qui est très habile en affaires est le gouverneur de la maison et le conducteur des affaires. Il entend mĂŞme l’intrigue et le monde. Ainsi, voilĂ  un galant Ă  bien des mains, et avec cela roi chez Mme de Verrue, compagnie distinguĂ©e et fĂŞtĂ©e chez M. le duc et chez Madame sa mère, avec la confiance de tout cet intĂ©rieur que lui et Mme de Verrue ont eu souvent Ă  raccommoder du temps de Mme de Prie. C’est un homme doux, modeste, respectueux, qui ne sort point de son Ă©tat. » Tous les ans, quand la cour Ă©tait Ă  Fontainebleau, elle sĂ©journait au château de Sainte-Assise, que Glucq possĂ©dait Ă  Seine-Port. 

SurnommĂ©e la « Dame de VoluptĂ© Â», « l’une des plus ravissantes perles de ce splendide Ă©crin du dix-huitième siècle Â» d’après Guigard, elle inspira Alexandre Dumas La Dame de VoluptĂ© : mĂ©moires de Jeanne d’Albert de Luynes, Comtesse de Verrue, paru en 1863, ainsi que Jacques Tournier, dont le roman Ă©ditĂ© en 1984, Jeanne de Luynes, comtesse de Verue, fut adaptĂ© au cinĂ©ma par Axel Corti en 1990 sous le titre La Putain du roi avec Valeria Golino (la comtesse de Verrue) et Timothy Dalton (le duc de Savoie).

Des bibliothèques de Lucius Wilmerding (1879-1949) et N. Harwich, avec leurs ex-libris gravés. Lucius Wilmerding (1879-1949) fut président du Grolier Club de 1928 à 1932. Sa bibliothèque fut dispersée par ses héritiers lors de trois ventes successives à New York les 27-29 novembre 1950, 5-7 mars 1951 et 29 octobre 1951.

Lucius Wilmerding

Barbier, Anonymes, I, 1661 ; J. Guigard, Armorial, I, 206-207.

Reliure restaurée. Le relieur a interverti les gravures de Rhodope et d’Aspasie.

Comtesse de Verrue

Piquante provenance.

2 200 €