Reglement du Roy, et Instructions touchant l’administration des haras du royaume. Paris, Imprimerie Royale, 1717. In-4° de [2] pp. de table, 154 pp. Armes royales au titre et en bandeau, lettre ornée et culs-de-lampe. Veau havane de l’époque, dos à 5 nerfs fleuronné avec un lys couronné en pied, pièce de titre en maroquin rouge, roulette dorée sur les coupes, tranches rouges.
Edition originale, rare, des règlements du Régent Philippe d’Orléans édictés en 1717.
Le gouvernement, effrayé de la dégénérescence toujours croissante de l’espèce chevaline en France, de la pénurie de chevaux qui existait dans ce royaume, et de l’énorme somme sortie pour les remontes faites à l’étranger en 1688 et 1700, crut devoir aviser aux moyens d’augmenter et d’améliorer les chevaux français. Un règlement concernant l’administration des haras du royaume dut arrêter un système régulier mis en vigueur et suivi avec quelques modifications jusqu’à la révolution de 1789. Ce règlement sera complété les deux années suivantes et publié en 1724 par l’Imprimerie Royale, in-4° de 175 pp. Il confiait aux intendants des provinces l’administration des haras royaux ; à côté de ceux-ci existaient des haras des grands seigneurs, dont quelques-uns étaient très importants : le haras de Chambord, par exemple, comptait 241 étalons et était un véritable établissement public. On créa, à la même époque, des services de gardes-étalons qui donnèrent lieu à des abus. Ce système était assez onéreux ; en 1764, il coûtait 695 140 fr.
Lettres patentes du Roy, sur le Règlement rendu pour le Service des Haras du Royaume, le 22 Février 1717. « Nous avons par nostre Reglement de cejourd’huy, ordonné ce que Nous voulons estre observé à l’avenir pour le Service des Haras dans l’Etenduë de nostre Royaume : Et comme par nos Arrest des 28 Octobre 1683 & 21 May 1695 & nostre Declaration du 22 Septembre 1709 Nous vous avons particulierement attribué la connoissance & Jurisdiction de tout ce qui concerne lesdits Haras & les Privileges des Gardes-Estalons, avec pouvoir de rendre vos Ordonnances, sauf l’appel en nostre Conseil ; Nous désirons que vous donniez la mesme attention à l’Execution dudit Reglement. A ces Causes, de l’avis de nostre tres cher & tres amé le Duc d’Orleans Regent, de nostre tres cher & tres amé Cousin le Duc de Bourbon, de nostre tres cher & tres amé Oncle le duc du Maine, de nostre tres cher & tres amé Oncle le Comte de Toulouse, & autres Pairs de France, grands & notables Personnages de nostre Royaume, Nous vous mandons & ordonnons de faire garder & observer selon sa forme & teneur ledit Reglement, Ensemble les Formules cy attachées sous le Contre-scel de nostre Chancellerie ; Et que vous ayez à le faire lire & publier par tout où besoin sera, chacun dans l’Estenduë de vostre Département, sans permettre qu’il y soit contrevenu en quelque sorte & manière que ce puisse estre, nonobstant tous autres Arrest, Ordonnances & Reglemens à ce contraires. Voulons qu’aux copies dudit Reglement, desdites Formules & des Presentes deuëment collationnées par l’un de nos amez & Feaux Conseillers-Secretaires, soy soit ajoûtée comme à l’Original ; Car tel est nostre plaisir. Donné à Paris le vingt-deuxième jour de Fevrier mil sept cens dix-sept, Et de nostre Regne le fecond. Signé Louis. Et plus bas, Par le Roy, le Duc d’Orléans Régent présent. Phelypeaux ». (pp. 1 et 2 de notre exemplaire).
« Le 28 octobre 1683 fut publié l’arrêt du Conseil concernant le rétablissement des Haras du royaume. […] un arrêt avait été rendu à ce sujet dix-huit ans auparavant, pendant l’administration de Colbert : celui de 1683 eut donc pour objet de donner une nouvelle vigueur à son aîné. A partir de ce moment, l’administration des Haras du royaume est constituée, et les règlements, les instructions se succèdent. En 1717, l’Imprimerie royale en publiait un recueil de 154 pages in-4 » (F. Michel, Du passé et de l’avenir des haras).
Usure et taches à la reliure, petit travail de ver en coin aux 4 premiers feuillets, quelques cernes et quelques petites mouillures en coin, le tout sans gravité. Bon et rare exemplaire dans sa reliure d’époque.
Rare ouvrage du plus grand intérêt pour l’étude de l’histoire des haras et de l’élevage équin.
900 €