La guillotine. Historique et bourreaux.

Guillotine Schmidt

 

Louis-François Du Bois. Recherches historiques et physiologiques sur la guillotine, et détails sur Sanson : ouvrage rédigé sur pièces officielles. Paris, France, 1843. Plaquette in-8° de 35, [1] pages, une planche in-fine. Demi-percaline rose du temps, titre doré en long au dos.

Dubois. Guillotine.

Édition originale, bien complète de sa planche lithographiée figurant le « Projet de machine à décapiter proposé d’abord par Schmidt ».

Historique de la guillotine (ses origines écossaises, allemandes et italiennes avec la fameuse Mannaia, son élaboration et son adoption, avec les précisions sur son coût, par la Convention en 1792, les premières exécutions, défauts et améliorations), débats médicaux sur la survie momentanée après la décollation, donc de la souffrance ou non du guillotiné ; suit un chapitre consacré aux exécuteurs et à la famille des Sanson, fameuse dynastie de bourreaux du XVIIe au XIXe siècle. Enfin, trois pièces justificatives concluent cet intéressant opuscule : l’ « avis motivé sur le mode de décollation » par le docteur Antoine Louis (qui donna son surnom de Louison ou Louisette à la guillotine), le « Mémoire d’observations sur l’exécution de la tête tranchée [par l’épée], avec la nature des différens inconvéniens qu’elle présente, et dont elle sera vraiment susceptible » par l’exécuteur Sanson, et la chanson « Sur l’inimitable Machine du médecin Guillotin propre à coupes les têtes et dite de son nom Guillotine » publiée dans Les Actes des Apôtres en décembre 1789 (« Guillotin, / Médecin / Politique, Imagine un beau matin / Que pendre est inhumain / Et peu patriotique. / Aussitôt / II lui faut / Un supplice / Qui, sans corde ni poteau, / Supprime du bourreau / L’office. […] »)

L’auteur, Louis-François Du Bois (Lisieux, 1773 – Mesnil-Durand, 1855), fut historien, poète, traducteur, érudit, agronome, homme politique et administrateur. Ami de Rouget de Lisle, il lui suggéra la correction de deux vers de la Marseillaise, et rédigea un couplet supplémentaire, dit « couplet des enfants ». Il fut bibliothécaire de l’École centrale de l’Orne et membre de plusieurs académies.

Guillotine Schmidt

Guillotine Schmidt

La machine à décapiter de Schmidt, fabricant strasbourgeois de clavecins et de pianos, fut testée à Bicêtre sur trois cadavres sous les yeux de Sanson et fut adoptée.

On a relié à la fin une coupure de presse extraite du Courrier français, du 25 août 1846, contenant un feuilleton de Gustave Brunet intitulé « Une exécution capitale, récit trouvé dans les papiers d’un Anglais », relatant l’exécution qui eut lieu en mars, sur la place de Grève, de Louis-Auguste Papavoine, égorgeur de deux enfants et de leur mère dans le bois de Vincennes.

Papavoine

L’auteur décrit la foule, l’attitude du condamné, le déroulement de l’exécution, l’efficacité du bourreau, les réactions physiques du corps du supplicié après la décollation et l’autopsie de son crâne à l’École-de-Médecine. « J’ai voulu […] enseigner comment cela se fait et de quelle façon on meurt là-dessus. »

Dos insolé.

Rare publication.

1 000 €