Dom Augustin Calmet. Histoire généalogique de la Maison du Chatelet, branche puînée de la Maison de Lorraine. Justifiée par les titres les plus autentiques, la plûpart tirés du Trésor des Chartres de Lorraine, Tombeaux, Sceaux, Monnoyes & autres anciens Monumens publics. Nancy, Veuve Jean-Baptiste Cusson, 1741. In-folio (25 x 40 cm) de xxxij pp. de préface, 204 pp. d’histoire de la généalogie, cccxij pp. de pièces justificatives, [1] p. de privilège. Titre en rouge et noir, lettres ornées, culs-de-lampe, nombreuses illustrations dans et hors-texte. Plein veau fauve marbré, dos à 6 nerfs orné, pièce de titre en maroquin rouge, triple filet doré sur les plats avec des fleurs de lys en écoinçon et de grandes armes dorées au centre, double filet doré sur les coupes, tranches rouges. (Reliure de l’époque).
Edition originale, rare, bien complète du texte, y compris le Privilège, et des 33 planches hors-texte de monuments funéraires et de tableaux généalogiques.
L’illustration comprend 9 vignettes gravées sur cuivre par Aveline d’après Humblot, une au titre et 8 en bandeau, certaines répétées, de nombreux bois héraldiques et 16 gravures dans le texte, 10 tableaux généalogiques dont 5 dépliant et 23 gravures dont 5 dépliantes en hors-texte.
Augustin Calmet (1672-1757) entra en 1687 à l’université de Pont-à-Mousson et suivit les cours de rhétorique du père jésuite Ignace L’Aubrussel, futur confesseur de la reine d’Espagne. Ordonné prêtre en mars 1696, il devint abbé de Saint-Léopold de Nancy en 1718. Il écrivit de nombreux ouvrages dont le curieux Traité sur les apparitions des esprits et sur les vampires qui suscita l’intérêt de Voltaire avec qui Calmet entretint par la suite une correspondance. L’auteur de Candide appréciait son érudition et s’appuya sur ses connaissances pour la rédaction de son Dictionnaire philosophique. Dom Calmet avait en outre écrit en 1723 une Histoire de Lorraine qui parut en 1728. Amie intime de Voltaire, Emilie du Châtelet (1706-1749) ne pouvait que s’adresser à lui pour rédiger la généalogie de la Maison du marquis.
Précieux exemplaire de présent aux armes de la famille du Châtelet poussées au centre des plats.
« Fière de l’ascendance généalogique de la famille de son époux qui prétendait remonter à Charlemagne et aux premiers ducs de Lorraine, Emilie [du Châtelet] aima répandre autour d’elle cette histoire de la Maison du Chatelet par des exemplaires de présents [sic] superbement reliés en maroquin rouge [ou en veau fauve] et frappés aux armes de sa famille d’alliance. Dans l’hôtel de la rue Traversine à Paris, l’inventaire de 1749 mentionne au deuxième étage dans “un autre cabinet servant d’antichambre à la chambre cy apres” au-dessus d’une armoire de chêne ouvrant à deux battants : cinquante cinq volumes de livres in folio un relié en parchemin qui sont tous couverts en papier et concernant la généalogie de la Maison du Chatelet. La marquise avait fait relier à Paris par l’intermédiaire du libraire Lambert, éditeur attitré de Voltaire, 90 exemplaires de la généalogie dont il réclamera le paiement au marquis du Châtelet après le décès de cette dernière (Mémoire général de ce que doit Made la marquise du Chatelet à Lambert, 1750, Archives départementales de Haute-Marne, inv. 100 J 158) » (Emilie du Châtelet, Une femme des Lumières à Lunéville, catalogue de l’exposition présentée du 27 mai au 30 septembre 2017, article de P. Joudrier, p. 78).
Saffroy, III, 38554 ; OHR, 67.
Quelques rousseurs ; reliure épidermée, armes supérieures frottés, coins, charnières et coiffes restaurées. Rare et imposant exemplaire cependant.
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