Georges Villa. (Montmédy (Meuse), 1883 – Paris, 1965). Aux Lettres !! Aquarelle et encre originale sur papier fort. Envoi autographe signé « souvenir reconnaissant. Hopital 2. Georges Villar, avril-mai 1915 ». Dim. 29 x 44,3 cm.
Georges Villa, dessinateur, caricaturiste, graveur, lithographe et illustrateur, formé à l’Académie Julian puis à l’École des Beaux-Arts de Paris, élève de Jules Lefebvre et de Tony Robert-Fleury, exposa au Salon des Artistes Français où il obtint une Médaille de Bronze et une Médaille d’Argent. Il a aussi exposé au Salon de Nancy. Il fut une figure du Montmartre des Années folles, connu pour ses caricatures et pour ses portraits ainsi que pour ses dessins érotiques au réalisme renforcé par l’utilisation du fusain et du pastel. Le musée de Montmartre conserve l’un de ses pastels, À l’intérieur du Lapin Agile. Il fait partie du cercle des Mortigny, fondé par Dimitri d’Osnobichine, en 1908, qui regroupe de nombreux artistes et habitués de la vie parisienne, cercle qui fonctionnera jusque dans les années 1950. Il illustra, en outre, les ouvrages d’Edgar Allan Poe, Anatole France et Théophile Gauthier.
En 1908, il accompagne une mission archéologique russe en Égypte, puis est invité en Russie par le grand-duc Vladimir, oncle du tsar Nicolas II, pour y exécuter des portraits d’officiers. C’est là où il réside lorsque la Grande éclate. Il rejoint alors la France en tant qu’officier de réserve ; sous-lieutenant, il rejoint le 132e RI où il est blessé en novembre 1914. Il réintègre ensuite son unité aux Éparges et est à nouveau blessé en avril 1915 par un éclat d’obus.
Aux Lettres !! évoque son hospitalisation, lors d’un des moments forts de la journée du blessé, celui du courrier, annoncé par une trompette qui pourrait être celle de la Renommée, et distribué par une splendide Madelon à de pauvres mutilés ; elle leur apporte les roses de l’amour, les papillons du souvenir, mais aussi quelques funèbres mouches noires.
Voulant continuer à combattre, Villa entamera une formation à l’École militaire d’aviation de Chartres. Breveté, il sera affecté à une escadrille de chasse comme officier pilote et terminera le conflit comme capitaine. Il fut le premier peintre de l’Air.
Ses carnets de guerre, publiés en 2022 chez Edhisto, sous le titre de Au-dessus de la tranchée, préfacé et annoté par Christian Wagner, passe sous silence ses mois dans l’infanterie, pour se consacrer pleinement à son engagement dans l’aviation.
Notre caricature de camarades mutilés n’en est que plus précieuse.
450 €