Réglement pour M.M. les directeurs et Répétiteurs des petits Séminaires. Manuscrit in-4°. 1 f. blanc, 14 pp. non chiffrées. [Suivi de :] Réglement Pour MM. Les Directeurs et Professeurs des petits séminaires. Besançon. Sans lieu ni date [Besançon, début XIXe ?]. 9 pp. réglées non chiffrées. Basane fauve racinée de l’époque, dos long orné de fers, filets et roulettes dorés, encadrement de roulettes et filet dorés sur plats, filets dorés sur les coupes.
Intéressant document jésuite sur l’évolution des instructions réglementaires destinées à l’encadrement des élèves des petits séminaires de Besançon.
Le premier manuscrit a inspiré le second, vraisemblablement postérieur et d’une autre main, le papier des deux manuscrits présentant cependant le même filigrane.
Le premier règlement, d’un style et d’une écriture plutôt ancien régime, est abondamment corrigé d’une autre main, notamment quant au remplacement systématique du titre de « répétiteur » par celui de « professeur » ; le second règlement, s’inspirant du premier avec de nombreuses variantes, daterait plutôt de la restauration, époque dont date la reliure. A noter qu’ont été biffés l’article 4 concernant les absences, l’art. 6 sur l’interdiction des repas d’invitation, l’art. 9 sur l’interdiction de faire manger les femmes au réfectoire avec la communauté, y compris les parents du Directeur et des répétiteurs, et une partie de l’art. 10 concernant les plats et repas.
Le second règlement insiste considérablement sur les problèmes de mœurs.
Il met en garde contre le favoritisme… et au-delà : « Ils [les professeurs] seront attentifs à ne pas leur donner [aux élèves] plus de marques d’amitié qu’aux autres, n’affectant nullement de les rechercher dans les récréations et les promenades, ou de les appeler dans leur chambre », recommande la surveillance de déviances éventuelles : « On remarquera, autant qu’on le pourra, ceux qui, dans les récréations et les promenades, aimeroient à être habituellement ensemble pour causer et jouer, et l’on tâchera de connoître les motifs qui les portent à se rapprocher, de peur qu’ils ne soient mauvais. » De même, en étude, on surveillera leurs lectures, s’ils ne lisent pas « d’autres livres qui pourraient être mauvais ; s’ils ne s’en communiquent point ou quelque écrit, quelque billet du même genre », et, en classe, « pour parer à bien des inconvénients, pour prévenir peut-être de funestes scandales entre voisins de classe ou d’étude, il faut exiger des élèves un maintien honnête et décent : qu’ils ne se rapprochent pas trop, qu’ils ne se renversent pas en arrière, qu’ils ne tiennent par leurs mains sous la table, &… Une chose importante encore […] c’est d’observer ceux qui iroient souvent aux lieux d’aisance, surtout s’ils y alloient ordinairement de compagnie, et de suivre avec prudence leurs démarches. – Le lever et surtout le coucher – demandent encore une grande attention, de peur qu’il ne se passe entre certains élèves quelque rapprochement contraire aux mœurs. » Quant aux dortoirs, il est bien précisé par une note qu’« ils n’accorderont jamais la permission de coucher deux ensemble ».
Quelques frottements à la reliure.
Intéressant document quant au système pédagogique religieux en Franche-Comté au début du XIXe siècle.
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