Adrien-Hubert Brué. Atlas. Paris, J. Goujon et J. Andriveau, 1827 [pour la carte de France]-1829. Mappemonde – Europe – Asie – Océanie – Afrique – Amérique septentrionale [du Nord] – Amérique méridionale [du Sud] – France, Suisse et Italie septentrionale. Soit 8 cartes rehaussées à l’aquarelle, (65 x 96 cm), entoilées, avec onglet et titre sur étiquette d’éditeur au verso (celle de l’Océanie est restée sans nom). Emboitage demi-maroquin vert a long grain de l’époque, dos lisse richement orné au fer doré du géographe (mappemonde avec les outils de navigation), titre doré, intérieur rose. (Boutigny).
Cartes grand format de Brué revues et augmentées par l’éditeur d’après de nouveaux matériaux, dont le nouvel Atlas Américain, originellement publiées en 1820, 21 et 22 par J. Goujon.
Adrien-Hubert Brué (1786-1832), est un cartographe français. « L’Europe savante l’avait proclamé l’un des cartographes les plus distingués de l’époque actuelle. Il était membre de la commission centrale de la société de géographie de Paris, et associé de la société géographique de Londres. […] M. Brué avait beaucoup navigué, il faisait partie de l’expédition du capitaine Baudin ; il avait visité les mers du nord ainsi que les parages de l’Afrique occidentale, et rapporté de ses voyages une véritable passion pour la science qui devait illustrer sa vie. À son arrivée à Paris, il débuta par appliquer à la confection des cartes cet ingénieux procédé du dessin sur le cuivre même [cartes encyprotypes], qui assure plus d’exactitude et permet de donner aux contours plus de finesse, de netteté, de modifier convenablement le système orographique ou le relief du terrain, de marquer par un trait plein les divers cours d’eau et d’établir ainsi, au premier coup-d’œil, leur rapport de volume. Les premières cartes de M. Brué, les cinq parties du monde tracées d’après cette méthode annoncent un géographe consciencieux. L’Océanie était supérieure aux autres par l’heureux emploi des matériaux alors réunis. » (Larenaudière. Nouvelles annales des Voyages et des sciences géographiques, tome troisième de l’année 1832, pp. 160-161).
Pierre Georges Boutigny, né à Pontoise en 1806, est installé à Paris dès 1828, et exerce jusqu’en 1865. Il est renommé pour la qualité de ses reliures dans le style rocaille et pour ses keepsakes. « On sait que l’on donne ce nom à une reliure d’un genre tout particulier, qui consiste en un emboîtage fait avec beaucoup d’art. M. Boutigny, à force de travail, est parvenu à réaliser ce que, jusqu’à lui, on avait cru impossible. [… ] Son établissement est le seul dans Paris qui soit monté de manière à entreprendre et exécuter de grandes commandes de keepsakes. C’est de là que sortent, à l’époque des étrennes, tous ces beaux et riches volumes ornés d’illustrations qui figurent avec tant d’avantage sur les étalages des magasins à la mode. » (Foucaud, Les Artisans illustres, p. 614).
Malgré une ombre sombre au dos de l’élégant emboitage de Boutigny, l’ensemble est extrêmement séduisant, les cartes dans un parfait état, ce qui est rare.
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