Lucien Carny. L’Alchimie. Sans lieu [Chaumont ?], 1977-1978. Recueil de 38 dessins originaux à la gouache sur fond aquarellé, datés et monogrammés, contrecollés dans un cahier beige (23,6 x 17,7 cm) avec le titre en collage contrecollé sur une couverture de papier fort brun.
Les dessins, d’une grande fraicheur, sont légendés à la main (sauf le second dont la légende est imprimée et contrecollée), parfois accompagnés d’une citation imprimée contrecollée. « La Terre mère », « Goûter les choses intérieurement. Ce n’est pas d’en savoir beaucoup qui rassasie l’Âme, mais de sentir et goûter les choses intérieurement », « Liquéfaction », « Si le grain ne meurt. A quoi le Royaume est-il semblable ? Au grain qu’un homme a jeté dans son jardin. Au levain qu’une femme a enfoui dans le farine. L[u]c, 13, 18-21. », « Putréfaction », « L’Œuvre au rouge », « Sublimation », « In der Weg » [Sur le Chemin], « Le Chiffre de quatre », « Introitus appertus ad occlusum regis palatus. D’où te vient ceci, âme de l’homme, [avec « ancien carme » noté à l’encre au bas du dessin] », « Leone vernis », « Lupus », « Le Pèlerin de St. Jacques », « Drago verdi », « Phœnix rubea », « Cervus fugitibus », « Rosa rubea », « Rosa alba », « Flos oro », « Les 78 », « Fraternité », « L’Athanor », « Le Temple », « Le Visage vert », « L’Arbre Phe », « Opus saluatonis », « Jacques », « Automne aux oiseaux », « La Fleur d’or », « La Syrène », « Chaumont », « Loup gris », « L’Œuvre au noir », « La Lune noire », vanité non légendée, « 1977 1978 », « מַלְכֵּי־צֶדֶק » [Melchisédech], « Automne 1977 ».
Lucien Carny, mort le 24 avril 2006, écrivain passionné d’ésotérisme, a publié Notre-Dame de Paris : symbolisme hermétique et alchimique, sur les symboles ésotériques dans les cathédrales de Strasbourg et d’Auxerre, ainsi que Le Tarot de Charles VI : chemin royale de la vie, ou, mysterium conjunctionis, et surtout, sous sa direction, une véritable somme en cinq volumes sur les Compagnons en France et en Europe. Il était en outre très impliqué dans la revue Alantis, comme le rappelle Jacques d’Arès en lui rendant hommage : « il avait un très bon talent de dessinateur et lors des réunions du comité de rédaction de la Revue, il ne cessait de “croquer” mes collaborateurs. […] Chrétien orthodoxe, il se considérait toujours sur le sentier avec une citation dont il ne donnait pas l’auteur : “ Nous rencontrons l’homme d’esprit et nous ne savons pas le reconnaître. Nous rencontrons l’homme sensible et nous ne savons pas trouver son cœur. ” Pour lui, être sur le sentier, c’est être dans l’état qui permet les Saintes Rencontre » (Jacques d’Arès : Mémoires d’un trouble-fête : La vie ésotérique en France à travers la revue Atlantis 1926-2010, éd. Dervy, 2017).
Petite pliure au coin supérieur des feuillets de support et renforts entre le premier et le second feuillet de support, de même entre les deux derniers, le tout sans atteinte aux dessins.
Ensemble exceptionnel, unique et d’une rare fraicheur.
4 500 €