Claude Flamand. Les Mathematiques et Geometrie, departies en cinq livres, contenant ce qu’est le plus necessaire pour l’utilité du public. [Relié à la suite] La Guide des fortifications et conduitte millitaire, pour bien se fortifier & deffendre. [Relié à la suite] La Practiqve et Usage d’arpenter et mesurer toutes superficies de terre […] Necessaires à toutes Provinces & Republiques. Montbeliart, Jaques Foillet, s. d. [1611]. 3 ouvrages en un volume in-8° de [8] ff, 222 pp., 1 f. blanc, figures dans le texte ; 247, [1] pp. figures dans le texte et 2 planches dépliantes hors-texte ; [8] ff., 125 pp., figures dans le texte et 1 planche dépliante hors-texte. Veau fauve marbré, dos à 5 nerfs richement orné, p. de titre en maroquin rouge, roulette dorée sur les coupes, tranches mouchetées de rouge. (Reliure fin XVIIe).
Édition originale de La Practiqve et Usage d’arpenter et mesurer toutes superficies de terre précédée des deux premières œuvres « reveue[s] & augmenté[es] pour la seconde edition de plusieurs figures » ; celles-ci avaient paru sous un titre commun en 1597. Chaque œuvre a sa propre page de titre, ornée d’un portrait de l’auteur répété.
Claude Flamand (mort à Montbéliard en août 1626), « ingénieur et architecte du prince de Montbéliard, était né à Savoyeux [en Haute-Saône], qu’il avait quitté à cause des nouvelles doctrines religieuses dont il faisait profession. Les sciences mathématiques l’occupèrent toute sa vie ; il excellait principalement dans la géométrie pratique et l’architecture sur lesquelles il a publié trois traités. » (Fourquet). Il s’établit à Montbéliard vers 1594 et succéda à l’architecte Henri Schickardt en avril 1610. Il renforça les fortifications de Montbéliard et œuvra dans le comté de Bourgogne, à Bâle et à Berne, ainsi qu’aux travaux de fortifications de Verdun.
Son Guide des fortifications, son œuvre maitresse, parue en 1597, figure parmi les tous premiers traités de fortification écrit en français. A noter au premier livre la description d’appareils de son invention destinés à la mesure des angles.
Son traité de Mathématiques et Géométrie n’est pas sans intérêt.
Il y traite magistralement de l’extraction des racines carrées et cubiques, des proportions, des fractions, des triangles, de la mesure de la circonférence (sans l’aide de π, encore inconnu à cette époque, mais approximativement obtenue en posant que la circonférence du cercle contient 3 fois le diamètre et un septième de ce diamètre). Puis l’auteur donne la mesure des pyramides, des globes et des corps solides ; à cet effet, il présente un instrument pour la mesure des tonneaux : deux règles graduées qui donnent l’une la hauteur du tonneau, l’autre le diamètre de chacun des fonds.
Enfin, Flamand produit un petit livre de mécanique usuelle (théorie de la presse, du levier, de la balance, du treuil, des forces, etc.).
Dans son traité d’arpentage, il décrit, en outre, des outils de mesure
et donne les différentes valeurs du pied et de l’arpent en France, en Bourgogne, en Lorraine, en Allemagne, etc., tout en traitant des mesures de diverses superficies, des fractions, de la règle de trois, des extractions des racines carrées et des nombres non carrés, etc.
Ex-libris manuscrit de « De Vaudrey » aux 1er et 3e titres.
Vraisemblablement Jean-Charles de Vaudrey qui se signala au service du roi en Flandre, en Irlande et dans le Piémont. « Capitaine de grenadiers dans le régiment de Tournon, il entra, lui dixième dans Coni, où il fut abattu sous trente-trois blessures et fait prisonnier. Le roy, en récompense de sa valeur lui donna, au mois de janvier 1692, le régiment vacant par la mort du marquis de Brac. Il fut tué à la bataille de Cassano, en 1705, étant lieutenant-général des armées du roy et inspecteur de son infanterie ». (Fourquet). Le décor du dos – fleurons triangulaires dans les angles et fleuron central en forme de losange, dans les entre-nerfs – est le plus courant à cette époque et conforte notre attribution.
De la bibliothèque des Voyer d’Argenson, avec l’ex-libris héraldique de leur Château des Ormes.
« St Rémy [?] » manuscrit au verso de la garde blanche supérieure.
Références : V. F. Goldsmith, F 291 (Les Mathématiques) et F. 292 (La Pratique et Usage d’arpenter), ne cite que ces deux éditions de 1611 et qu’il date [1612 ?] ; E. Fourquet, Les Hommes célèbres et les Personnalités marquantes de Franche-Comté, p. 91 pour C. Flamand, et p. 52 pour J. C. de Vaudrey.
Le papier est parfois de médiocre qualité présentant des rousseurs, fortes à certains endroits, avec quelques usures du papier estompant le texte, allant même jusqu’à des manques, ne gênant cependant en rien la compréhension du texte ; mouillure claire en coin aux 11 premiers cahiers de l’exemplaire, et, à mi-page, à La Practiqve et Usage d’arpenter ; quelques rares frottements à la reliure qui présente 6 très petits trous de vers.
Bon et rare exemplaire cependant, dans une reliure séduisante.
4 800 €