Légendes comtoises retranscrites et richement enluminées par Louise de Coligny-Chatillon, à la veille de sa mort, in memoriam, pour son fils Raoul et sa descendance

Coligny-Chatillon Contes francs-comtois

 

 

Coligny-Chatillon Contes francs-comtois

 

Louise Georgine Elisabeth Nancy de Thoisy, comtesse de Coligny-Chatillon. Légendes comtoises, copiées de Charles-Amédé Beneyton, peinct, escript et aorné par la comtesse de Coligni-Chatillon. 1875 à Choye [près de Gy, en  Haute-Saône]. Manuscrit richement enluminé. In-8° de 3 feuillets blancs, [10] pages de dédicace à son fils, lviij pages de texte, [2] pages de table, 2 feuillets blancs. Plein maroquin janséniste noir, dos à 4 faux-nerfs, titre doré, double filet doré sur les coupes, chasses richement ornées, tranches dorées, 2 petits fermoirs (reliure habilement restaurée, un fermoir fait défaut).

 

Coligny-Chatillon Contes francs-comtois

 

Exceptionnel manuscrit franc-comtois, témoignage d’amour maternel rédigé par la comtesse Louise de Thoisy, grand-mère de Louise de Coligny-Chatillon, passion d’Apollinaire.

Coligny-Chatillon Contes francs-comtois

Bouleversant présent offert à son fils Raoul, comte de Coligny-Chatillon, par sa mère qui sent sa mort prochaine, « ce livre doulx guerdon de la tendre amour de vostre mère », afin que lui-même le transmette à ses enfants, et qu’ainsi soit perpétuée sa mémoire.

Coligny-Chatillon Contes francs-comtois

« Je n’ai aorné et peinct cestuy livre pour vous seul, mais encore pour voz filz et voz filles (si Dieu le permet), afin que mémoire soict faicte à jamais, non pas soubs la cheminée du manoir, pendant les devis et caquets du soir, mais pleutôt lorsque vostre femme estant à genouil à costé de vous dans la salle ou la chapelle et vos enfantz, serviteurs et servantes estant agenoillés autour de vous après les prières domestiques, vous adjoutiez à tous jours un De profundis clamevi et aultres oraisons, versets et répons pour le repos de ma paulvre âme et en mémoire de la grand amour que vous ay portée. Par ainsi, mon fils, ce premier vostre rejeton n’oubliera vostre mère, sa tendre aïeulle, qu’il n’aura veue qu’en sa première petite enfance, et gardera mémoire d’icelle. »

Coligny-Chatillon Contes francs-comtois

Auguste Donat Raoul de Pillot de Chenecey, comte de Coligny-Châtillon, né et mort au château de Choye (1846-1917), officier d’infanterie, fut chambellan du pape Léon XIII. Il avait épousé le 27 novembre 1872 Marie Anne Hélène Quarré d’Aligny de Château Regnault, fille du vicomte d’Aligny. Ils avaient eu un fils en 1873, Louis Charles Simon Gaspard. La mère de Raoul, Louise Georgine Elisabeth Nancy de Thoisy, née en 1823, l’auteur de notre manuscrit, est la grand-mère de Louise de Coligny-Chatillon (1881-1963), muse et passion de Guillaume Apollinaire en 1914-1915 et qui lui inspira le recueil enflammé Poèmes à Lou publié seulement en 1947 ; Raoul était l’oncle de Louise.

Superbe ouvrage entièrement manuscrit et richement enluminé sur peau de vélin réglée dans le style des manuscrits du Moyen-Âge mais avec une ornementation romantique dans le style des enluminures d’Elisa de Lamartine.

Le manuscrit suit les trois contes composant les Chroniques, Contes et Légendes de Charles-Amédée Beneyton, ouvrage édité à Paris par Dumoulin en 1854. Les trois contes se situent en Franche-Comté, comme l’indique le titre du manuscrit.

Coligny-Chatillon Contes francs-comtois

Le premier narre « come le Syre de Ray et dame Quantin sa femme eurent entrée en Paradis, et come plusieurs frauldèrent ladicte entrée » sur l’origine de  « Re [-Ray]quiescant in pace » ; le château de Ray est situé entre Gray et Vesoul, dans la vallée de la Saône. Le second conte l’histoire merveilleuse et miraculeuse de Notre-Dame de Beaujeu ; le château de Beaujeu se trouvant sur la commune de Beaujeu-Saint-Vallier-Pierrejux-et-Quitteur, en Haute-Saône. Enfin, le troisième « d’Odette de la garde et du chevalier Jehan le Noble, où se peut bien veoir qu’amour avec bonne fyance ne fust jamais sans récompense. Très apperte et mirifique cronique de la mayson de Montmorency jadis faicte et escripte par le povre Antoyne de Bême » ; la maison de Coligny-Chatillon était liée à celle de Montmorency par le mariage de Gaspard Ier de Coligny, maréchal de France sous François Ier, avec Louise de Montmorency, fille de Guillaume de Montmorency et sœur d’Anne de Montmorency, connétable de France. La comtesse de Coligny-Chatillon rappelle ainsi à son fils les illustres familles dont il est issu et la grande noblesse de son sang.

Coligny-Chatillon Contes francs-comtois

Exceptionnel et bouleversant.

5 000 €