Rite Ecossais Rectifié. Code de règlement signé par les Membres de la Loge La Concorde à l’Orient de Dijon. 1779.

Code Maçonique R.E.R.

 

Code Maçonique R.E.R. Code maçonique des Loges réunies et rectifiées de France Tel qu’il a été approuvé par les Députés des Directoires de France au Couvent National de Lyon en 5778. Sans lieu ni nom, 5779 [i.e. 1779]. Grand in-4° (34 x 22,5 cm) de 43 pp. Ornement typographique à la page de titre, beaux bandeaux et culs-de-lampe maçonniques. Broché, dans une couverture d’attente composée de 2 feuilles de papier à la cuve « coquille » de l’époque, tenant au texte par 2 coutures.                     

Edition originale, rare. Exemplaire de la Loge « La  Concorde » à l’Orient de Dijon, signé par le Vénérable Maître, les dignitaires de la Loge, le Collège des Officiers et les FF de l’atelier, vers 1780.

Le nouveau Code de Règlements pour la Franc-Maçonnerie symbolique, discuté et approuvé du 6 au 8 décembre 1778, lors du Convent national des Gaules qui s’est tenu du 25 novembre au 10 décembre 1778 à Lyon, fut imprimé en 1779 sous le titre de Code maçonique des Loges réunies et rectifiées de France. Constitué d’une introduction suivie de XVI chapitres, c’est l’un des textes fondateurs, toujours en vigueur, du Régime Ecossais Rectifié. Il introduit la reconnaissance officielle du grade de Maître Ecossais (ch. X : Des Grades Maçonniques).

 

Ornement typographique maçonnique. 1778.

 

La Loge La Concorde à l’Orient de Dijon fut constituée en 1771 et cessa ses travaux le 22 juillet 1789. « Le fait sans doute le plus important de l’histoire de “La Concorde” est le rôle qu’elle joua dans l’expansion du Rite Ecossais Rectifié entre 1780 et 1785 » (Daniel Ligou, La maçonnerie dijonnaise à la fin du XVIIIe siècle, p. 42). Ce rite fut introduit dans cette Loge en 1780 par Antoine Esmonin de Dampierre (1744-1824), conseillé au Parlement ; il était Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte. Il fut également membre de La Candeur à Paris, puis de La Bienfaisance, Loge dirigée par Jean-Baptiste Willermoz à Lyon. Exilé en Suisse pendant la Révolution il délaissera la franc-maçonnerie pour entrer dans la mouvance quiétiste de Pierre Dutoit-Membrini qui cultivait la pensée de Mme Guyon. Il est l’auteur de Réflexions impartiales sur le magnétisme animal, Genève et Paris, 1784, et de Vérités divines pour le cœur et l’esprit, par le M. de D…., Daniel Pétillet, Lausanne, 1823, ouvrage tout imprégné de théosophie martinésiste

La Concorde relevait de la Ve Province du R.E.R. et de son « Directoire de Bourgogne », sis à Strasbourg. En 1785, de nombreux membres de La Concorde, qui avait été « rectifiée » avec l’accord du Grand Orient, entrèrent en conflit avec le R.E.R. Il semble que l’orthodoxie chrétienne, dont le Vénérable de la Loge jusqu’en 1789, Charles-Claude Devoyo de Champrenault, était l’un des représentants les plus fermes, se soit inquiétée des tendances illuministes d’Esmonin de Dampierre et de ses partisans (Voir R. Bultot, Annales historiques de la Révolution française, année 1998, vol. 314, pp. 719-722).

Code Maçonique R.E.R. La Concorde. Dijon. 1778.Tout Frère reçu dans une Loge rectifiée étant tenu de signer ce Code (cf. p. 9), figurent en fin d’ouvrage les signatures, entre autres, de Louis Esmonin de Dampierre, ancien Président à mortier au Parlement, Député-Maître, de Charles-Claude Devoyo [de Champrenault], conseiller au Parlement de Dijon, Vénérable, de Lellève ( ?), ex-Vénérable, de Richard de Ruffer, 1er Surv[eillant], de Ligier, Conseiller-Maître en la Chambre des Comptes, Second Surveillant, de Jean-Baptiste-Hugues Bretin, avocat au Parlement, Docteur Agrégé de l’Université, Orateur, de Charles-Henri Borel de la Rochette, avocat et archiviste de la ville de Dijon, Secrétaire, de Castrerand (?) (Garde des Sceaux), de Claude-Philibert Varenne de Penilles, écuyer à Paris, Député de la L[oge] au G[rand] O[rient] de France, ainsi que des FF De Montjardin (?), Jean-Baptiste de Beauregard, officier au régiment de Guienne, Chrétien-Gaspard de Macheco, marquis de Premeaux, président à mortier, Noël Besulier, arpenteur de la Maîtrise, Comte de Vienne, ancien mestre de camp de cavalerie d’un régiment de son nom, Chiquet de ChampRenard, conseiller au Parlement, François Leclerc, organiste de l’église de Dijon, Jean-Baptiste Pelversié, avocat au Parlement, Pierre Thery, directeur au dépôt des Glaces, Pierre Bernard Ranfer de Bretenière, Conseiller-Maître en la Chambre des Comptes, André Nicolas Perille, géomètre, Antoine-Michel Le Roux, chirurgien en chef de l’Hôpital, Antoine-Bernard Dorse, procureur aux Comptes, François-Philibert Laureau de Laveault, maître des Comptes, Guillaume-Augustin Calon, conseiller au Parlement, Jean Guillemot, avocat au Parlement, Guillaume-Bernard Pernet [de Charay], chevalier de St. Louis, major du château de Dijon, Claude-Marie-Antoine Chartraire de Montigny, trésorier général des Etats de Bourgogne, Jean-Jacques-Antoine Mollerat de Souhey, seigneur de Souhey, Antoine Bouché, Conseiller du Roi, notaire, Jacques Cotin de Joncy, conseiller au Parlement, Etienne Guelaud, solliciteur aux Consuls.

Paul Fesch : Bibliographie de la Franc-Maçonnerie et des sociétés secrètes, Bruxelles, Deny, 1976, col. 330 (in-folio et s.d.). Seulement 3 exemplaires imprimés répertoriés par le CCFR : un exemplaire à la BNF, un à la bibliothèque de Lyon (avec les notes manuscrites de Willermoz), et un à celle de Sélestat ; l’exemplaire de la BNF, numérisé, est postérieur (orthographe, typographie, bandeau, culs-de-lampe, pagination), bien que daté 1779.

Marque d’une pliure centrale, feuille servant de 1ère de couverture salie avec de petites déchirures à la pliure et quelques manques, ne tenant que par une couture, quelques taches à la page de titre, cerne brun marginal s’estompant sur les 4 premiers cahiers, quelques petites et rares taches d’encre. Intérieur très frais.

Exemplaire rare, unique de par les signatures autographes, en bon état de conservation malgré les défauts signalés.

 

Franc-Maçonnerie. Ornement typographique. 1778.

 Vendu