Jean Ignace Isidore Gérard dit GRANDVILLE (Nancy, 1803 – Vanves, 1847). [Elégante et chasseur]. Plume et encre noire. Signée en bas à gauche, sans date [vers 1830]. 15,5 x 19,8 cm. Anciennement contrecollé sur papier fort brun.
Projet d’illustration zoomorphe, assez abouti, dans le goût des Scènes de la vie privée et publique des animaux, à notre connaissance non retenu et non édité.
Quelques esquisses au crayon sont encore visibles, sur le mur de gauche et au niveau des maisons à droite. Quelques petites taches sans gravité dues à l’acidité du support brun.
Scène où notre charmante demoiselle, sous les traits d’une minette, mise avec une élégante simplicité, probablement la fille du riche propriétaire terrien dont la demeure se dessine derrière le mur de la ferme, séduit notre chasseur, pauvre dindon, suivi de ses fins limiers, portant gants de peau, guêtres, magnifique fusil et splendide gibecière. A noter que notre séductrice est affublée d’une coiffe paysanne en bavolet, et sa victime, subjuguée, d’une casquette et d’une blouse qui feraient plutôt penser à un garde-chasse. On ne peut s’empêcher de songer à une des Scènes de la vie de campagne de Balzac, auteur que Granville appréciait particulièrement et qu’il illustra notamment dans les Scènes de la vie privée et publique des animaux, représentant des chattes dans la nouvelle intitulée « Peines de cœur d’une chatte anglaise ».
La belle minaude, et le chasseur est bien le dindon de la farce.
Rare dessin inédit de Grandville, d’une grande finesse d’exécution.
4 500 €