Ordre des villes d’ostage et places de seureté Retirées par force ou autrement sur ceux de la religion prét[endue] Réf[ormée] par le Roy Louys le Juste ez années 1620.21 et 22. Bois gravé anonyme [vers 1623] sur papier vergé fort (24,5 x 34,4 cm) ; exemplaire sans marges.
Rare gravure originale établie à la suite du traité de Montpellier signé le 18 octobre 1622 entre Louis XIII et le duc de Rohan, chef des forces huguenotes, pour mettre fin à la grande révolte du Languedoc ; le traitait retirait aux protestants leurs places de sûreté ou les concédait à titre précaire. Ils ne gardaient plus comme place de sûreté que La Rochelle et Montauban. Ils devaient raser les fortifications de leurs autres villes. Cette paix ne durera que deux ans.
Louis XIII est représenté armé en César conquérant (« Veni Vidi Vici »), dont le cheval piétine la puissance militaire huguenote et la religion réformée à tête de Gorgone tenant une chauve-souris dans une main, un nœud de serpents dans l’autre.
La légende « Qod volui, obtinui, semper ratione patente : / Nam Iniusti quidquam nec probo nec cupio ». [Ce que je voulais, je l’ai obtenu, toujours avec raison : / Car je n’approuve ni ne désire rien d’injuste] affirme le bon droit de Louis le Juste. Il est représenté au centre de 97 villes huguenotes conquises représentées dans des médaillons, en commençant par Pau, la ville natale de son père Henri IV, capitale du Béarn où le libre exercice du culte catholique rendu par Louis XIII initia le soulèvement huguenot, pour s’achever par Privas, un dernier médaillon laissé vierge, préfigurant probablement des conquêtes à venir en cas du non-respect du traité. Certaines villes sont représentées lors de leur conquête : détruites (telle Clairac), assiégées (telle Saint-Jean d’Angely) ou incendiées et pillées (telle Montravel).
Quelques discrètes rousseurs ; traces d’une bande de papier anciennement collée au dos, en marge d’un côté.
Bon état. Document rare.
650 €