[Louis Gabriel Bourdon]. Le Parc au cerf, ou l’Origine de l’affreux déficit. Paris, sans nom, l’an deuxième de la liberté 1790. In-8° de 187 pp. Frontispice et 3 planches gravées en hors-texte. [Précédé de :] [Antoine Mongez]. Vie privée du Cardinal Dubois, Premier Ministre, Archevêque de Cambrai, &c. A Londres, sans nom, 1789. In-8° de 298 pp. [les 6 premières en chiffres romains]. Demi-basane fauve à coins, dos lisse orné de filets dorés, pièce de titre en maroquin vert (reliure de l’époque).
Le Parc au cerf. Rare violent pamphlet contre Louis XV et la Pompadour avec des considérations sur le coût financier de la débauche d’Ancien régime. Seconde édition, revue, corrigée, et considérablement augmentée, parue l’année de l’original. Le Parc aux cerfs était un quartier du château de Versailles où, selon la légende populaire, la Marquise de Pompadour entretenait de jeunes femmes pour satisfaire la concupiscence du roi Louis XV. Avec le temps, l’expression Parc-aux-cerfs est devenue synonyme de lieu de débauche. La propagande antiroyaliste a utilisé cette rumeur populaire pour présenter Louis XV comme un souverain dépravé et cet ouvrage en est un exemple éloquent. Notre exemplaire est bien complet du frontispice, des portraits de la duchesse de Châteauroux et de Mme de Pompadour,
et de la planche libre originale « qui manque souvent », précise Gay, représentant le banquier Peixotte avec Mlle Dervieux et ses fameuses plumes de paon.
Bien complet, la p. 127 reliée par erreur après la p. 122. Petite tache brune à la planche de Peixotte sans atteinte au dessin.
Cohen, 182 et Gay, V, 429 [ne citent que l’édition originale] ; Pia, Les Livres de l’Enfer, 1079-1080 [« ouvrage rare »].
Vie privée du Cardinal Dubois. Édition originale. Mongez (1747-1835), archéologue, membre de l’Académie des Inscriptions, collabora à l’Encyclopédie méthodique de Panckoucke pour le Dictionnaire des Antiquités. Il se rallia à la Révolution française dont il épousa les opinions les plus extrêmes. Il fut chargé en 1792 de l’administration des monnaies, poste qu’il assuma sous divers gouvernements.
Biographie fantaisiste et scandaleuse de l’âme damnée du régent, présentée comme provenant d’un manuscrit laissé par le secrétaire de Dubois. On attribuait au cardinal Dubois l’essentiel de son ascendant sur le Régent à sa capacité à lui trouver des maîtresses à son goût, d’où l’aphorisme rapporté par Roger Peyrefitte à propos de son élévation au cardinalat : « le pape est un fin cuisinier qui sait faire d’un maquereau un rouget ». « Ouvrage spirituel, très curieux et peu commun » (Gay). Les différentes éditions au format in-12 ne semble pas renfermer le même texte, ou tout au moins l’intégralité de celui de l’in-8° de 1789. Sans le portrait qui enrichit parfois l’exemplaire.
Manque à Barbier ; Gay, III, 1351 ; Cioranescu, 45974.
Frottements aux plats, un mors fragile, ancienne étiquette de bibliothèque collée au dos. Reliure modeste dans l’air du temps.
750 €