Traité de la coupe des pierres sous Louis XV, par Louis Chausson. Manuscrit autographe richement illustré.

Coupe des pierres

 

 

[Louis Chausson]. Traité de la coupe des pierres. Sans lieu ni date [1754-1774]. Manuscrit in-4° de 4 pages blanches, 541 pages, 5 pages blanches, toutes margées. Plein veau havane de l’époque, dos à 5 nerfs richement orné, pièce de titre « Manuel d’archit[ecture] » en maroquin rouge, filet à froid sur les plats, roulette dorée sur la coupe et les coiffes, tranches mouchetées de rouge.     

95 planches finement dessinées à la plume, dont 70 hors-texte (54 dépliantes et 16 à pleine page) et 25 in-texte à pleine page, et 4 dessins à la plume in-texte.

Précieux manuscrit d’architecture de la fin du règne de Louis XV, à notre connaissance inédit, rédigé d’une élégante écriture très soignée ; les planches sont parfaitement réalisées à la plume.

Un petit feuillet XVIIIe, contrecollé en-tête, éclaire la genèse du traité : « Ce manuel de la Coupe des pierres a été commencé en 1754 et fini en 1774. Il a été dédié à Monsieur Antoine, architecte de l’Hôtel des Monnoies par le Sieur Chausson l’aîné. Il m’a été donné par lui. » 

Nous connaissons un Louis Chausson, appareilleur de bâtiments, dont un testament daté du 23 juillet 1772 est conservé aux Archives nationales (Archives du Chatelet de Paris, cote Y//72 fol.14). Cet entrepreneur était en relation avec l’architecte Jacques Denis Antoine (1733-1801), dédicataire du manuscrit. Celui-ci a ensuite appartenu à un certain Lemarchand puis à son fils qui l’offrit à Ernest Sevreux, maître-tailleur-pierrier à Oissel, comme l’indique la note autographe signée qu’il a inscrite à la page de garde : « Ce livre a appartenu pendant 50 ans environ à Monsieur Lemarchand père, M[archan]d de Monuments funèbres, appareilleur à Rouen. Après sa mort (1918), son fils m’en fit cadeau le 5 février 1920, ayant travaillé sous leurs ordres, Bâtiments, Ravalements, etc. Ernest Sevreux, Oissel, Seine inf[érieu]re ».

L’ouvrage est très différent des traités que nous avons consultés : Jean-Baptiste de La Rue, Traité de la coupe de pierres. Paris, Imprimerie Royale, 1728, in-folio, réédité en 1764 chez Charles-Antoine Jombert ; A. Bosse, Le Pratique du trait à preuves, de Mr Desargues, lyonnois, pour la Coupe des Pierres en l’Architecture. Paris, Pierre Des-Hayes, 1643 ; Frezier, La Théorie et la pratique de la coupe des pierres et des bois […] ou Traité de stéréotomie. Strasbourg, Doulsseker, 1737 ; Simonin, Traité élémentaire de la coupe des pierres, ou Art du trait. Paris, Veuve Jean, 1835 ; C.-F.-A. Leroy, Traité de la stéréotomie. Paris, Gauthier-Villars, 1874.

Notre manuscrit comprend un chapitre préliminaire suivi de 93 chapitres consacrés aux voutes, arcs, portes, berceaux, descentes, passages, lunettes, larmiers, arrière-voussures, trompes, vis, escaliers, etc.

Taille des pierres

On relève ainsi : De la poussée des voutes et de l’espesseur que doivent avoir les murs et arcboutans qui les portent (ch. 1) ; Du trait des arcs, portes, et berceaux droits et sans biais (2) ; Descente droite rachetant un berceau par testes égalles et en plein cintre (3) ; Descente droitte rachetant un berceau et surmontée par devant (5) ; Déscente biaise par devant et par dérière rachetant un berceau en plein cintre par testes égalles et par profil (9) ; Descente droite en tour ronde et en talus par le devant ayant  son plein cintre et par testes égales rachetant une voûte sphérique (15) ; Pasage droit entre deux berceaux tracée par écarrissement (22) ; Du larmier bombé et rempant rencontrant une lunette pratiqué dans un berceau (29) ; Des arcs, portes, et berceaux biais par teste (33) ; Porte en tour ronde biaise rachetant un talut et une voute de four par équarissement (39) ; De la trompe droite et fondamentale des autres (44) ; Trompe sur un angle aigus rachetant un berceau et un talut (49) ; Trompe ondée et rempente avec la trompe rempante et droite par devant (56) ; De la voute d’areste barlongue fait par équarissement (66) ; Voute de four en pendentif sur un quarrez (74) ; La vis St gilles ronde (84) ; L’escalier à repos avec ou sans lunette rempante par éscarrissement (86) ; Escalier suspendüe en arc de cloistre et à repos (88), etc.

Habiles restaurations. Très petits cernes marginaux à quelques feuillets sans atteinte au texte ni aux planches,  minime mouillure marginale aux 2 feuillets blancs en tête, ainsi qu’au 1er feuillet de texte. Très bel exemplaire cependant.

Coupe des pierres

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