Hospices de Beaune. Registre de prescriptions magistrales sous Louis XIV.

Hugues de Salins. Prescription magistrale

 

Hospices de Beaune

[Registre des prescriptions magistrales des Hospices de Beaune]. 1661-1663. Manuscrit. Grand in-8°. Titre et 579 pages non chiffrées. Demi-basane fauve du XIXe, dos à 4 faux-nerfs orné de filets dorés, pièce de titre en maroquin noir.

Précieux et important registre de prescriptions à l’intention de l’apothicairerie, tenu et rédigé par les médecins des Hospices de Beaune au fil de leurs consultations ; parmi eux, ont signé un médecin nommé Pitois, et surtout, au bas de chacune de ses prescriptions, Hugues de Salins (Beaune,1632 – Meursault, 1710).

Hugues de Salins signature

Reçu docteur en médecine à Angers, il fut par la suite docteur agrégé au collège des médecins de Dijon, et secrétaire du roi en la chambre des comptes de Dole. Il a publié divers mémoires sur la médecine et sur l’antiquité. (Cf. Hoefer, Nouvelle Bibliographie générale, t. XXXXIII, col. 185). Son frère Jean-Baptiste et lui ont été en correspondance avec le médecin et érudit bibliophile parisien Guy Patin de 1648 à 1670.

 

Hospices de Beaune. Prescriptions magistrales sous Louis XIV.

Notre registre renferme près d’un millier de prescriptions de préparations magistrales données à l’hôpital de Beaune entre 1661 et 1663. Le manuscrit, de différentes mains, est très lisible, et les prescriptions, datées, sont très précises, tant sur la nature des drogues et leur quantité, que sur la manière de les préparer.

Hugues de Salins. Prescription magistrale. Hospices de Beaune.

Hugues de Salins a signé toutes ses prescriptions « H. De Salins », les autres le sont rarement (« Marie Nozeret Bonne fille » dans la marge, Pitois quelque fois), plus souvent portant une griffe ou restées anonymes, caractérisées par l’incipit de certains praticiens, tels le « R » à la jambe barrée de H. de Salins ou des «  », rums à la graphie particulière.

rum

Le nom du patient est parfois précisé (« A une nommée Suzanne le Blanc en la grande sale le 10 janvier 1662 », « A Dame Claudine » le 6 octobre 1662, « Le petit Betaux en l’infirmerie » octobre 1662 ; « Pour m[essi]re françois, le portier de l’infirmerie, le 21 octobre 1662 », « A m[essi]re Estienne Le fossier » le 17 novembre 1662, « A Jean Caillet vigneron de mr Beleurgey, le Chanoine » 2 mars 1663, « A Jeanne La Bossüe » 13 avril et 21 mai 1663, « Pour Jeanne Coquet », 16 août 1663, « A Léonard Rolin », 27 septembre 1663,  etc.).

Plus précis est son lieu d’hospitalisation (grande salle, infirmerie et vieille infirmerie, salle St Hugues, grande chambre, …) : « A une fille dans la grande sale le 6 octobre 1661 », « Pour un garson flamand en l’infirmerie ce 7e octobre 1661 », « Pour un garson de Nismes en la chambre St Hugues ce 8 octobre 1661 » etc.

En outre, l’origine ou la profession figurent quelquefois : « Pour un pèlerin », « Pour la servante de  madelle ruhand, en la sale » « Pour une servante de la rüe Paradis ce 17 octobre 1661 », « un garcon taillandier », « un cloutier de Verdun », « un chapelier », « pour un valet du Lion d’or, 17 mars 1662 » « un vigneron à Meursault » mars 1662, « un provençal », « un serviteur chirurgien », « au valet de monsr Bourrée le Chanoine », « A la fille de m[essi]re Jean Beauclair », 19 juillet 1662, « Pour le fils de Claude Gaignerot, boulanger », 3 août 1662, « pour un vendangeur » le 8 octobre 1662, « A la servante de mr pitois, l’advocat » 27 janvier 1663, un enfant de chœur en avril 1663, etc.

Les maux sont très rarement précisés : « Pour un étranger qui [a] des absces dans la cuisse malade dans la chambre St Hugues » janvier 1662, « Pour un homme qui se plaint d’une douleur à l’épaule » 21 avril 1662, « pour un garson ulcéré aux jambes », 13 août 1662 et 20 avril 1663, « pour un galeux » 1er avril 1663, « Pour une femme en la sale qui a mal a une iambe le 29 avril 1663 », « Pour une fille malade d’une fièvre quarte en la sale le 11 octobre 1663 », « pour un hydropique en la chambre St Hugues le 12 8bre 1663 », etc.

L. de Montille ex-libris

De la bibliothèque de Léonce Bizouard de Montille, militaire né et mort à Beaune (1828-1917), avec son ex-libris armorié gravé par Lacoste. Féru d’Histoire et de Littérature, il fut président de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Beaune de 1886 à 1911. C’est probablement lui qui a fait relier le registre et qui a élégamment rédigé à la plume le titre sur la 3ème garde blanche : « Hôpital Beaune 1661-1663 ».

Hospices de Beaune

Mouillure en coin inférieur aux derniers 40 feuillets, sans gravité ; mors de tête fendus.

Exceptionnel document sur les Hospices de Beaune. De toute rareté.

Incipit Hugues de Salins

Vendu