Alphonse de Lamartine vers 1841. Exceptionnel daguerréotype par Louis Auguste Bisson

 

Alphonse de Lamartine. Daguerréotype par Louis Auguste Bisson, Paris, [vers 1841]. Tirage (9,7 x 7,5 cm), sous passe-partout (13,5 x 12 cm), cachet gaufré du photographe avec son étiquette au dos. Coffret et emboîtage de Benjamin Elbel.

 

Lamartine par Bisson en 1841. Daguerréotype.

 

L’étiquette porte : « Portraits au  daguerréotype, à l’ombre, à l’intérieur et en quelques secondes par L. A. Bisson fils, Rue St Germain l’Auxerrois, 65, près le Pont neuf, à Paris ».

 

L. A. Bisson. Daguerréotype vers 1841

 

Louis Auguste Bisson (1814-1876) fut sans doute formé par Daguerre lui-même, l’inventeur du daguerréotype en 1839. Dès 1841, il s’installe avec son père, Louis François Bisson, à Paris, dans un atelier au 65 rue Saint-Germain l’Auxerrois et réussit ses premiers portraits au daguerréotype dont celui de Balzac en 1842. L’amélioration du temps de pause leur assure des commandes importantes. Comme l’indique l’étiquette, qui paraît être la plus ancienne référencée et qui précise le temps de pose « en quelques secondes », notre portrait date du tout début de l’installation du photographe ; d’autre part, « en plus de servir les sciences, la daguerréotypie s’attache aussi à célébrer les personnalités politiques en constituant de véritables archives iconographiques. A partir de 1841, la totalité des 900 membres de la Chambre des  députés et du Sénat est tenue de se faire portraiturer par les frères Bisson. » (M. Frizot, Nouvelle Histoire de la Photographie, Larousse, 2001, p. 47). Lamartine était alors député de Saône-et-Loire, il devait donc, comme ses confrères, passer devant l’objectif du photographe. Reconnaissable à sa lavallière noire caractéristique, son gilet et son manteau ample, son physique grand et maigre au visage anguleux aux sourcils foncés, à ses lèvres et à ses  mains fines, sa coiffure au léger toupet, enfin, sa pose, le coude sur des livres, qui rappelle son statut de grand poète de sa génération, Lamartine est saisi  ici, quelques années avant la révolution qui le mena au pouvoir en 1848.

Ce portrait est unique et de toute rareté ; seuls des portraits peints et gravés du poète circulaient à l’époque. Quant au caractère exceptionnel de ce daguerréotype, il date des prémices de cette technique, par un maître qui a marqué l’histoire de la photographie et du portrait, au tout début de son activité artistique.

 

L. A. Bisson. Cachet

 

Oxydation due à une fente dans le verre (qui a été retiré), le daguerréotype n’est pas brisé ; petite mouillure au passe-partout.

Prix sur demande