Le Meng-Tseu annoté par Stanislas Julien

 

MENG TSEU [Mencius] annoté par Stanislas JULIEN].] 甲申年石鐫 刻石堂藏板 西講孟子 爾梁茹蓮小儒校

Meng Tseu [Mencius en langue occidentale, par Stanislas Julien]. 道光四年(1824年),石板鐫刻 西講孟子,梁茹蓮校訂. [Le Quatrième Livre canonique]. Sans lieu ni nom ni date [Paris, Dondrey-Dupré fils, Société Asiatique, 1824]. 2 tomes en 1 vol. in-8° de 1 page de grand titre, 122 pp. ; 161 pp. de sinogrammes (morphèmes), entièrement lithographiées par le comte Charles-Philibert de Lasteyrie. En chinois. Plein chagrin rouge de l’époque, dos à 4 faux nerfs orné, titre doré, plats romantiques ornés d’une grande plaque dorée, filet doré sur les coupes, triple filet doré sur les chasses, toutes tranches dorées, contre plats et gardes de tabis blancs.

Édition originale, extrêmement rare, probablement l’exemplaire de Stanislas Julien, puisqu’il porte quelques annotations de sa main.

Il s’agit du deuxième ouvrage chinois imprimé en France et le premier ouvrage publié par la Société asiatique de Paris. Il reprend le texte chinois en sinogrammes (morphèmes) imprimés sur 143 feuillets lithographiés à Paris en 1824 par le comte Charles-Philibert de Lasteyrie, philanthrope et mécène qui joua un grand rôle dans le développement de la lithographie en France. Il s’agit de l’ouvrage de Meng-Tseu (400-316 av. J. C.), considéré par les chinois comme l’un des 4 livres par excellence ou le quatrième livre canonique du second ordre. Suivront les 2 tomes de la traduction latine vendus séparément à l’époque respectivement en 1826 et 1829, de A.-S. Julien, éminent sinologue, élève d’Abel Rémusat à qui il succédera au Collège de France. Il traduisit ensuite les plus grands textes de la tradition philosophique chinoise.

Il a annoté de sa main, au crayon, les pp. 7, 17, 27, 29, 123, 125 et 161 du tome II, précisant la traduction de certains sinogrammes.

Le comte Charles-Philibert de Lasteyrie du Saillant (Brive-la-Gaillarde, 1759 – Paris, 1849), agronome et philosophe  français, s’occupa d’économie rurale et voyagea dans toute l’Europe pour étudier les différents procédés de culture ; il contribua à importer les moutons Mérinos (1795), s’occupa de la culture de l’indigotier, du riz, établit la première manufacture de plumes métalliques, s’intéressa aux lavoirs à laine, aux moulins à broyer le plâtre, à l’usage de l’aloès dans la fabrication du fil et de la dentelle, au moulin à manège pour broyer le chocolat. Il encouragea l’enseignement mutuel et la propagation de la vaccine sur lesquels il écrivit. Il alla en 1812 étudier à Munich la lithographie avec Aloys Senefelder et créa à Paris en 1816 la première imprimerie lithographique. « Il doit être considéré comme le promoteur de la lithographie en France » (Benezit, VI, 465 ; Béraldi, 54-55).  

Quérard, VI, 40 ;  Brunet, III, 1632-1633 ; Graesse, Trésor de livres rares et précieux, III, 489.

Des rousseurs, certains feuillets brunis, pp. 9-10/11-12 et 41-42/43-44 du tome II intervertis, déchirure marginale sans manque et sans atteinte à la lithographie p. 65-66 du tome I ; charnières frottées, petit accident à la coiffe de tête, 8 petits points d’enfoncement (têtes d’épingles) au plat inférieur sans gravité.

Ouvrage majeur tant pour les prémices de la sinologie en France, que pour l’un des premiers exemples d’imprimerie lithographique, à la provenance prestigieuse.

 

                  

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