Alfred de Musset à Solange Sand

 

Alfred de Musset adresse à la fille de George Sand un recueil de ses poésies, doux parfum nostalgique des amours passionnées du couple le plus romantique de la littérature française.

 

Alfred de Musset. Poésies complètes. Paris, Charpentier, 1840. In-12 de ii, [1], 1 bl., 436 pp. Demi veau fauve de l’époque, dos à 4 faux nerfs orné de filets et roulettes dorés, p. de t. en maroquin rouge, tranches marbrées.                                                

1ère édition collective. Avec « Pâle étoile du soir… » et « Chanson » aux pp. 152 et 153.

Précieux exemplaire de la fille de George Sand, Solange, comme l’indique la lettre autographe signée qu’Alfred de Musset adresse à son mari Auguste Clésinger, et qui accompagnait l’envoi de notre exemplaire. Cette lettre est anciennement contre-collée par un coin au verso de la p. de garde.

Musset - George Sand. Nostalgie

Sans lieu ni date [après 1847], 1 p. bi-feuillet in-8°.

« Mon cher Clésinger

Je vous remercie d’avoir bien voulu vous souvenir de mes petits livres. Ils n’ont plus le mérite de la nouveauté. Tels qu’ils sont cependant, si Madame Clésinger veut bien me faire l’honneur d’en agréer l’hommage, veuillez lui dire que j’en serai très heureux d’avoir ainsi trouvé l’occasion de me rappeler à son souvenir.

                                                                                                                   Tout à vous

                                                                                                                            Alfd Musset

Le vole de poësies renferme les nouvelles avec les anciennes. » 

 

En 1840, Musset a été gravement malade, période de très faible production littéraire. Il publie cependant la 1ère édition de ses Poésies complètes.

Solange Sand (1828-1899) avait 5 ans lorsque sa mère rencontra Alfred de Musset, leur liaison dura deux ans. Solange épousa le sculpteur Auguste Clésinger en 1847.

A l’époque de notre lettre, Musset est vieillissant ; il éprouve le besoin d’adresser à la fille de son amour de jeunesse, il avait alors 23 ans, un exemplaire de ses Poésies complètes, paru presque 20 ans auparavant. De cet humble envoi à Solange, se dégagent un émouvant sentiment de nostalgie, un tendre parfum intime de cette passion orageuse désormais éteinte, et le regret de sa veine poétique désormais tarie. Musset mourra quelques années après, en 1857.

Vicaire, V, 1251.

Des rousseurs, une charnière de tête fendue, coiffe de tête arasée.

Vendu